dimanche 24 novembre 2013

Cinéma - Critique : "Cartel", Ridley Scott



Critique

Cartel : (n.m)
a)      Entente locale ou  régionale de narcotrafiquants
b)      Défi d’ordre privé par lequel est proposé un duel
c)       Encadrement décoratif (cartouche)

Si le film Cartel peut bien se vanter de quelque chose, c’est bien de la traduction de son titre en français, originellement The Counselor. Non content de parler du milieu de la drogue, il répond de façon surprenante (et si ce n’est mieux) aux deux autres définitions citées ci-dessus.

Dans les faits, Cartel réunit cinq grands noms du cinéma : à savoir Fassbender, Cruz, Diaz, Bardem et Pitt, un réalisateur très connu : Ridley Scott, un budget conséquent : 25 millions de dollars, et une campagne de communication non négligeable –qui n’a pas vu ces affiches placardées dans toutes les stations de transports parisiennes ces derniers temps?  À peine moins de deux semaines après sa sortie, Cartel caracole déjà au top du box-office de l’Hexagone, devant Gravity, film dont le mérite n’est plus à présenter.

Alors, oui, il est bien question « d’entente régionale de narcotrafiquants », puisque l’intrigue se base sur fond de trafic de drogues. Mais Cartel  est avant tout un défi lancé à soi-même ; car il s’agit tout de même de rester deux heures devant un film où l’on peine à comprendre le scénario, le développement de l’intrigue,  les dialogues cryptés, les plans séquentiels qui se superposent, voire parfois, l’intérêt de certaines scènes. À tel point que l’on a l’impression qu’un grand soin a été particulièrement attaché à développer le maximum de détails contingents à l’histoire même, et que les rares informations nécessaires à la compréhension du film sont inscrits en filigranes, laissant ainsi le spectateur à la dérive, loin –très loin- derrière. La logique de l’histoire et la vraisemblable finalité du film semble ne se profiler « explicitement » -comprenez « autant que possible »- après une –longue- heure de confusion, lorsque la première action cohérente se met en place. (Notez néanmoins que la deuxième heure n’est pas plus riche en actions et en émotions que la première, et se trouve être en plus, particulièrement prévisible…). Par conséquent, l’ensemble s’avère plus que décevant et frustrant au vu des moyens mis en œuvre pour la réalisation d’un tel film. Cependant, Cartel doit être salué pour sa qualité esthétique (répondant ainsi à la troisième définition du mot), qui à elle seule ne réussit pas à sauver le film, mais qui ne doit pas pour autant lui être amputer.

Ceci dit, à plus ou moins 7 euros la place, vous pourriez voir une multitude d’autres œuvres à la qualité esthétique tout aussi irréprochable. Ou économiser pour le prochain afterwork. Ou acheter des tas de paquets de dragibus multicolores.

Bref, tout plutôt que ça.


Jessica Crochot
L2 Lettres et Arts

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