Critique :
Domaine : Cinéma
Catégorie: Film d'animation Japonais
Catégorie: Film d'animation Japonais
Objet : Le Vent se lève de H. Miyazaki
« Le vent se lève, il faut tenter de vivre »
Paul Valéry, in Le Cimetière marin
Miyazaki, avec Le
Vent se lève, tire sa révérence dans le domaine des longs-métrages d’animation
japonais. Cet onzième opus, en salle depuis mercredi dernier, se démarque par
une esthétique poétique prononcée qui se
mire dans un fond de réalisme et de gravité fascinant. À la croisée entre
romanesque et fiction, Miyazaki abandonne le fantastique pour nous mettre sur
les traces de Jiro, personnage inspiré de façon hybride de Jiro Horikoshi,
ingénieur en aéronautique et Tatsui Hori, romancier. Au fil des scènes, l’on
est amené à voir Jiro grandir, poursuivre ses rêves d’avions, s’épanouir auprès
de Honjo, son meilleur ami et rencontrer l’amour grâce à Nahoko. En arrière-plan
est dépeint un Japon en proie aux séismes, à la pauvreté et sur lequel la
menace de la Seconde Guerre mondiale plane.
Inconditionnelle des Studios Walt Disney et Pixar,
la transition avec le monde des Studios Ghibli a été assez rude, bien qu’ayant
déjà vu et apprécié Kiki la petite
Sorcière ou encore Le Royaume des
Chats. Le Vent se lève se révèle être
d’une longueur de scénario déconcertante, dont la dynamique est plutôt portée
par le lyrisme des personnages que la cohérence de l'action dramatique, ce qui tend à donner au film
son aspect poétique, mais qui demande aussi un effort d’attention nécessaire, quoique éreintant, aux
spectateurs. Parallèlement, donner corps à l’envie
de voler, explorer le monde de l’aéronautique du point de vue de la terre et
des chiffres, enlèvent du charme à l’idée et ôtent une part de poésie à la découverte des cieux. La fin de la séance, pour le commun des mortels, peu aguerris dans le pôle de l'ingénierie, semble s'éterniser. Les enfants, quant à eux, ne trouveront pas leurs comptes dans ce dessin d'animation, teinté de tristesse et de réalité écrasante.
Les critiques, pour leur part, saluent
la performance de qualificatifs hauts en couleurs, qui contrastent avec ceux
entendus, un peu décolorés, voire désabusés, à la sortie du cinéma.
Jessica Crochot
L2 Lettres & Arts
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