dimanche 2 février 2014

Critique: Le Vent se lève


Critique :

Domaine : Cinéma
Catégorie: Film d'animation Japonais
Objet : Le Vent se lève de H. Miyazaki

                                                              « Le vent se lève, il faut tenter de vivre » Paul Valéry, in Le Cimetière marin

Miyazaki, avec Le Vent se lève, tire sa révérence dans le domaine des longs-métrages d’animation japonais. Cet onzième opus, en salle depuis mercredi dernier, se démarque par une esthétique poétique  prononcée qui se mire dans un fond de réalisme et de gravité fascinant. À la croisée entre romanesque et fiction, Miyazaki abandonne le fantastique pour nous mettre sur les traces de Jiro, personnage inspiré de façon hybride de Jiro Horikoshi, ingénieur en aéronautique et Tatsui Hori, romancier. Au fil des scènes, l’on est amené à voir Jiro grandir, poursuivre ses rêves d’avions, s’épanouir auprès de Honjo, son meilleur ami et rencontrer l’amour grâce à Nahoko. En arrière-plan est dépeint un Japon en proie aux séismes, à la pauvreté et sur lequel la menace de la Seconde Guerre mondiale plane.

Inconditionnelle des Studios Walt Disney et Pixar, la transition avec le monde des Studios Ghibli a été assez rude, bien qu’ayant déjà vu et apprécié Kiki la petite Sorcière ou encore Le Royaume des Chats. Le Vent se lève se révèle être d’une longueur de scénario déconcertante, dont la dynamique est plutôt portée par le lyrisme des personnages que la cohérence de l'action dramatique, ce qui tend à donner au film son aspect poétique, mais qui demande aussi un effort d’attention nécessaire, quoique éreintant, aux spectateurs. Parallèlement, donner corps à l’envie de voler, explorer le monde de l’aéronautique du point de vue de la terre et des chiffres, enlèvent du charme à l’idée et ôtent une part de poésie à la découverte des cieux. La fin de la séance, pour le commun des mortels, peu aguerris dans le pôle de l'ingénierie, semble s'éterniser. Les enfants, quant à eux, ne trouveront pas leurs comptes dans ce dessin d'animation, teinté de tristesse et de réalité écrasante. 

Les critiques, pour leur part, saluent la performance de qualificatifs hauts en couleurs, qui contrastent avec ceux entendus, un peu décolorés, voire désabusés, à la sortie du cinéma. 


Jessica Crochot
L2 Lettres & Arts

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