dimanche 2 février 2014

Théâtre - Critique: "Prélude à l'agonie"




Sur Prélude à l'agonie, mis en scène par Xavier Boussiron et Sophie Perez, spectacle du Théâtre du Rond-Point vu (en partie le 25 janvier). J'ai publié çà dans la section débilement intitulée "coup de coeur". Et je veux que ca se sache qu'ils se foutent de nous:


"Coup de coeur? Pourquoi ce nom inductif? Ce n'est pas un coup de coeur, mais une désillusion. J'ai été voir prélude à l'agonie hier, et j'aimerais développer, seulement il me faudrait parler de ce qui VA, si je voulais être concis. 

Car ici, rien n'est à sauver: mal écrit, mal joué, basé sur le lieu commun qui devrait être interdit (merci d'arrêter de nous prendre pour des imbéciles) de "faire une pièce qui se dénonce elle-même en tant que pièce", whoao, drolement subversif et dénonciateur, et surtout tellement nouveau! Il ne suffit pas de donner un titre se voulant profond à une pièce pour en faire quelque-chose de bien, et cacher un talent médiocre d'écriture sous de la soi disant subversion ne dupe personne. Seul le comédien qui, il le répétera toute la pièce, "n'a pas de texte" est à sauver: le metteur en scène a du s'en rendre compte puisqu'il lui donne un monologue de vingt minutes dès le début de la pièce, ayant déjà senti que c'était la seule corde à laquelle il pouvait se raccrocher pour sauver les meubles. Encore est-il bien mal employé. J'aurais gardé mon avis pour moi, seulement je trouve inacceptable de donner ce genre de pièce dans un théâtre qui se veut, et malheureusement est, une fenêtre sur le monde du spectacle français. Quel manque de respect! Voilà l'image que vous donnez de nous? Un peuple qui ne demande pas plus que ça, qui ne mérite que ça? Est-ce avec ce genre de pièce que vous voulez nous apporter quelque-chose qui nous réveille plus que la star académie (qu'elle, au moins, on ne paye pas)? 

Le vaudeville est l'apanage de la société bourgeoise, il a éclot en même temps qu'elle, a été remis en cause depuis que nous remettons en cause notre gouvernement hérité de la Révolution qui n'est au final, que la victoire de la bourgeoisie. En nous montrant cette chose, vous nous ramenez deux siècles en arrière, et vous vous faites les propagandistes du système. En un mot, vous tuez le théâtre, vous vous moquez de nous, j'ose espérer de manière involontaire, et vous trahissez notre confiance dans votre choix de pièces. J'ose à peine penser au prix qu'a coûté cette oeuvre de mauvais goût et au cachet des acteurs, quand tant de vrais artistes se débattent pour faire leur chemin dans le système fermé et bourgeois du monde du spectacle.
Je ne vous dis pas bravo, nous valons mieux que ça. Quand je pense que des gens prennent la peine de se déplacer, de payer, qu'ils FONT L'EFFORT d'aller au théâtre le soir au lieu de prendre le bouillon de fiel qu'on leur sert sur internet ou TF1, quand je pense qu'ils ont une journée de travail derrière eux et que pour certains payer ça est un véritable investissement, je suis outré. Car leur offrir ça en échange, c'est les voler."




Valérian Goth
L3 Lettres et arts

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